Vers un nouveau brevet?

La Direction de l’Enseignement scolaire a soumis au Sgen-CFDT un projet pour une nouvelle organisation de la classe de 3ème et pour un nouveau brevet lui correspondant.

De quoi s’agit-il ?
Les séries technologiques et professionnelles disparaîtraient. Il n’y aurait plus qu’un seul brevet, correspondant à une seule 3ème.
Le contrôle continu ne s’exercerait plus en 4ème.
Le brevet se décomposerait en trois grandes parties, la réussite à l’une d’entre elles pouvant être conservée pour l’année suivante:

* un examen terminal écrit : français (coefficient 2) et maths (cofficient 2). L’histoire-géographie disparaîtrait de l’écrit. Le candidat devrait avoir au minimum 5/20 de moyenne à cet examen pour avoir son brevet.
* un contrôle continu sur toutes les matières obligatoires y compris le français et les maths (coefficient 1 sauf l’Histoire-Géographie, coefficient 2)
* un contrôle continu sur les matières choisies par l’élève :
enseignements artistiques coefficient 2 sous réserve des résultats de l’expérimentation en cours (choix possible entre 2h de musique, 2h d’arts plastiques, 2 heures d’arts visuels, 2 heures d’arts du vivant etc....)
LV2 (coefficient 1) ou découverte professionnelle (coefficient 2)
Technologie (qui serait diversifiée dans son enseignement à l’image de ce qui se pratique en lycée), coefficient 2.

Les points obtenus au dessus de 10/20 dans les options facultatives (langue étrangère ou régionale, langues et cultures de l’antiquité - latin, grec ou initiation aux langues et cultures de l’antiquité -découverte professionnelle) seraient pris en compte.

L’avis du Sgen-CFDT

Le brevet des collèges ne présente guère d’intérêt. Le projet présenté ici ne permet pas de lui en donner ! Son seul mérite est de permettre aux candidats de valider une ou deux composantes et de ne pas finir l’année sans rien. Encore que la répartition entre les trois composantes n’ait qu’une justification fort superficielle, celle de distinguer les enseignements obligatoires de ceux qui offrent un choix aux élèves. En revanche, les choix de disciplines et le jeu des coefficients peuvent renforcer la ségrégation puisqu’un élève peut choisir découverte professionnelle en enseignement obligatoire (à la place de la LV2) et en enseignement facultatif. Pour le Sgen-CFDT le brevet devrait avant tout sanctionner l’acquisition du socle commun...qui reste encore à définir. Dans ce sens un renforcement du contrôle continu serait souhaitable, toutes les matières devant être affectées d’un coefficient 2, à l’exception du français et des maths déjà objet d’un écrit. L’attribution d’un coefficient 1 à la deuxième langue vivante paraît particulièrement choquante à l’heure où tout le monde prône la nécessaire diversfication de l’apprentissage des langues.

Pour conclure, il s’agit là d’une nouvelle usine à gaz dont les prétentions (unifier les parcours tout en les diversifiant) relèvent de l’affichage. Proposer en effet une nouvelle discipline, la découverte professionnelle, sans dire quels en seraient les objectifs, les méthodes et les contenus manque de sérieux. En outre, ce projet ne tient absolument pas compte de certaines dimensions de l’enseignement actuel comme l’oral ou l’interdisciplinairté pour n’en citer que deux.

Enfin le Sgen-CFDT s’étonne des méthodes employées par ce ministère : certains établissements sont déjà au courant de la suppression de l’histoire-géographie à l’écrit. Or le ministère n’a donné aucune précision sur le calendrier de mise en place de ces projets... et il sollicite notre avis. Cela s’appelle de la concertation.